La genèse d’un projet
C’est en juillet 2016 que Catherine et Daniel Bettex, couple suisse originaire du canton de Vaud, découvrent la Ferme malgache grâce à Internet. Ils sont alors à la recherche d’un projet solidaire auquel ils pourraient s’associer. Idéalement, il s’agirait d’un projet à taille humaine, dans le domaine agricole, situé dans un pays africain et si possible à Madagascar où ils sont déjà intervenus des années auparavant. Catherine et Daniel sont boulangers, mais ils connaissent également bien l’agriculture.
Très motivés, ils n’hésitent pas à faire 300 km pour venir jusque dans l’avallonnais rencontrer le père Bernard, qui effectue alors un séjour d’étude en France, ainsi que des membres de la Ferme malgache. Un climat d’amitié et de confiance réciproque s’installe aussitôt et les idées fusent. De retour en Suisse, Catherine et Daniel murissent rapidement leur projet : ils partiront 5 semaines entre fin décembre 2016 et début février 2017. S’ils inscrivent bien leur démarche dans le cadre de la Ferme malgache, ils souhaitent la financer eux-même et récoltent des fonds auprès de leurs amis, notamment lors d’un diner de soutien.
Voici les objectifs qu’ils se fixent avant le départ :

Les Bettex et le père Bernard
Boulangerie :
- Construire un four à pain
- Former des personnes à la fabrication du pain et des pizzas avec les produits locaux.
- Former les utilisateurs au fonctionnement du four.
- Donner quelques conseils pour le démarrage de l’activité boulangerie (finances, gestion, sécurité)
- Installer deux fours paraboliques pour cuisiner sans bois, afin de l’économiser pour la boulangerie.
Agriculture :
- Inciter les agriculteurs à la diversification des cultures et l’introduction du blé à Fianarantsoa.
- Encourager les familles à créer des jardins potager pour des salades, des carottes, des tomates, des haricots, des choux, etc.
- Apporter des éléments utiles de formation en vue du démarrage de la permaculture.
- Construire des buttes pour le potager.
Bienvenue à Madagascar…
Le 28 décembre 2016, Catherine et Daniel atterrissent donc à l’aéroport d’Antanarivo. Arrivés à Fianarantsoa, ils retrouvent le père Bernard à la Ferme malgache et entament bien vite la construction du four à pain. Car le four, une fois terminé, devra sécher une dizaine de jours avant qu’on puisse l’utiliser. Ce temps de séchage n’est pas pour autant du temps perdu, car on passe au projet agriculture : Daniel a une formation de technicien agricole et il a préparé quatre pistes qu’il entend développer.
- La culture du blé qui donnerait à la région de nouvelles perspectives et la céréale serait utile pour le pain ( moins d’achat de farine)
- Les cultures de légumineuses pour le bétail (trèfle, luzerne, pois, etc.) Ces produits apportent de l’azote et permettent une diminution de l’érosion, en occupant la terre.
- La culture du Moringa, arbuste très riche en vitamines et oligoéléments. Les feuilles s’utilisent pour la nourriture et la graine pour l’huile.
- La permaculture pour améliorer la qualité du sol et l’introduction des buttes potagères.
Daniel donne un cours d’agriculture aux jeunes de l’association Bemiray : il enseigne les bases sur la fumure, la rotation de cultures, le compostage et le respect des forêts. Une parcelle témoin est partagée en 4 pour expliquer la rotation des cultures en fonction des produits et de la fumure.
Le four a séché et il est temps pour Catherine de le tester puis de préparer la formation. Une dizaine de personnes participe aux cours ainsi que des sœurs venues d’un village proche. Il leur faudra apprendre à maitriser le four mais c’est une réussite.
La date du départ approche déjà. Heureusement, les différents projets ont été menés à bien : le puits creusé et maçonné grâce au don des Bettex fonctionne et les deux fours paraboliques ont été installés. C’est l’occasion de faire la fête pour marquer la fin de ce séjour si riche en rencontres, en expériences échangées et qui a porté de si beaux fruits.




Laissons la parole à Catherine et Daniel pour conclure :
Nous sommes heureux du travail accompli mais triste de partir.
Ce matin nous nous sommes séparés de Bernard avec quelques larmes mais aussi la joie de se retrouver un jour.
Bravo et merci à nos amis suisses !


Et voici les photos des étapes de la construction d’un four artisanal :